Dans notre monde professionnel en constante évolution, la qualité de nos décisions est cruciale. Pourtant, nos processus décisionnels sont souvent influencés par des biais cognitifs qui peuvent compromettre notre jugement.
L’Impact des biais cognitifs sur nos décisions
Les biais cognitifs agissent comme des filtres invisibles qui déforment notre perception de la réalité. Ils peuvent nous conduire à :
- Surestimer nos capacités (biais d’excès de confiance)
- Ignorer les informations contradictoires (biais de confirmation)
- Maintenir une direction même quand elle s’avère inefficace (biais des coûts irrécupérables)
- Ne pas écouter les avertissements de ses collaborateurs (biais d’optimisme)
Comment retrouver une prise de décision éclairée ?
1. Ralentir le processus décisionnel : se donner le temps de la décision.
La première étape consiste à reconnaître que notre cerveau peut nous jouer des tours. En ralentissant consciemment notre processus de décision, nous activons notre système de pensée analytique (Système 2) plutôt que notre système automatique (Système 1). Un atout précieux pour gérer une crise.
2. Mettre en place des garde-fous
- Établir des critères de décision objectifs avant d’évaluer les options
- Documenter le processus de réflexion pour garder une trace du raisonnement
- Solliciter des avis contradictoires pour challenger nos présupposés
3. Utiliser des outils structurés
Pour contrer les biais cognitifs, il est utile de s’appuyer sur des méthodes structurées :
- Matrices de décision pour évaluer objectivement les options
- Analyses préliminaires des risques
- Techniques de questionnement systématique (QQOQCCP)
4. Cultiver la diversité des points de vue
La confrontation constructive des perspectives est un excellent moyen de neutraliser les biais individuels :
- Constituer des équipes diverses en termes d’expérience et de profil
- Encourager l’expression des opinions divergentes
- Pratiquer régulièrement des séances de retour d’expérience
Conclusion
Les biais cognitifs font partie intégrante de notre fonctionnement mental. Plutôt que de chercher à les éliminer complètement, l’objectif est d’apprendre à les reconnaître et à mettre en place des stratégies pour limiter leur influence sur nos décisions importantes.
La clé réside dans l’adoption d’une approche méthodique et réflexive, combinée à une ouverture aux perspectives différentes. C’est ainsi que nous pourrons prendre des décisions plus éclairées et plus robustes dans notre environnement professionnel.
Pour aller plus loin :
Kahneman, Daniel, 1934-2024, author. Thinking, Fast and Slow. New York :Farrar, Straus and Giroux, 2011.